
Le rapport du Haut conseil à l’égalité femmes-hommes: le bâton pour tous ceux qui ne suivront pas la ligne
Dans son rapport remis le 20 octobre 2014, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes propose de lutter contre la présence de stéréotypes de sexe dans les médias, la communication institutionnelle et l’école, et de conditionner les financements publics à cette lutte.
Une volonté qui s’apparente à l’application d’un système unique, au détriment de la diversité de chacun, de la diversité des éducations au sein des familles. Un tel rapport prône finalement une vision unique imposée à tous avec une parole donnée à un petit nombre d’experts de « l’égalité homme-femme ».
Décryptage
- Un rapport fondé sur le genre
Reprenant les éléments de langage désormais bien rôdés des associations militantes, le rapport souligne, pour appuyer la nécessité de déconstruction des stéréotypes, qu’homme ou femme nous ne sommes déterminés que par une « construction sociale » (p34), que le fait que nous soyons biologiquement homme ou femme ne compte pas. Pour arriver à « l’égalité homme-femme », il ne s’agirait donc que de déconstruire toutes les influences extérieures (les medias, l’éducation de chaque famille, ce qu’apporte l’école à chacun, etc…)…pour pouvoir construire de nouveaux modèles qui seront uniques et s’appliqueront à tous ! Exit ce que vous pouvez penser, choisir etc. Il faut agir selon les codes pour plus d’égalité.
- Une égalité à géométrie variable
A propos d’égalité homme-femme, comment se fait-il que sur les 29 personnes ayant participé à la rédaction de ce rapport, 6 seulement soient des hommes, et parmi 21 les personnes entendues, 3 seulement ?
Comme pour l’ABCD de l’égalité, conçu par neuf femmes, ce rapport semble avoir oublié d’édicter une nouvelle obligation de parité dans la conception de tous les textes touchant à l’égalité homme-femme.
- Une volonté d’imposer un système unique pour contrer la diversité des modèles d’éducation choisis par les familles
Pour imposer ce système très codé, le rapport préconise donc agir sur l’école, où les enseignants « à leur insu » véhiculent des « stéréotypes de sexes » et renforcent ceux que les parents ont imposés à leurs enfants. Le rapport met en cause les parents, qui donnent aux garçons et aux filles « une éducation différenciée ». En aucun cas il n’est considéré que les parents sont les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour leurs enfants. S’ils éduquent différemment les garçons et les filles (habillement, jouets, activités…), ce seraient eux qui génèreraient des comportements et des goûts différents chez leur enfant. Rien de nature en eux encore une fois. Les parents n’ont donc rien compris. L’Etat va donc se charger de leurs enfants à l’école.
Les manuels scolaires seront soumis à la censure d’un « Observatoire des stéréotypes de sexe dans les manuels ». Nous attendons donc la liste des membres de cet observatoire qui seront donc les régisseurs de ce qui est bon ou mauvais quand il s’agit de parler des garçons et des filles, des hommes et des femmes.
Les futurs programmes seront aussi sous la coupe « d’experts de l’égalité ». Attendons en la liste également. Nous serons curieux de voir si la même « diversité » que pour l’ABCD de l’égalité ou pour la rédaction de ce rapport sera respectée. Quand on analyse le passé militant de ces « nouveaux censeurs », on peut se poser des questions sur la neutralité de l’Ecole.
Pour les futurs enseignants, ce sera simple, il s’agira de bien répondre aux questions sur l’égalité homme-femme pour pouvoir valider leur concours. Cela pose là aussi la question de la neutralité de l’Ecole et de sa diversité.
Pour conclure, plus qu’un rapport utile pour l’égalité homme-femme offrant des solutions concrètes pour avancer, pour offrir à tous un égal accès à la culture, seule clé de l’égalité, nous avons ici un rapport officiel qui propose la définition d’un système qui s’appliquerait à chacun sans distinction. Effectivement, il s’agira d’une égalité de traitement: tout le monde sera soumis à la vision de quelques-uns. Nous aurons quelques personnes qui décideront de ce qui est bon ou mauvais quand il s’agit d’hommes et de femmes, de ce qu’il faut déconstruire ou conserver.
C’est en cela que ce rapport est inquiétant : il participe à la création d’un système au détriment de l’individu. Chacun était en droit d’espérer autre chose de la gauche…
Voir analyse détaillée du rapport