Le film militant LGBT « Pride » laisse de marbre les institutions scolaires du privé sous contrat

Le film Pride, Queer palm à Cannes en 2014, a été projeté aux élèves de Terminale du lycée privé Saint-Joseph de Bruz le 14 octobre (35 – Ille et Vilaine).

Les parents ont été informés le 7 octobre de cette sortie dite pédagogique et obligatoire, organisée par les professeurs d’anglais (voir mot du lycée, remis aux élèves).

Le film figurera dans la liste des sujets présentés à l’épreuve orale du Bac en anglais.

Un des élèves, majeur, a prévenu ses parents de la séance et a lui-même déclaré qu’il ne souhaitait pas y aller.

Les parents ont contacté le lycée: le standard a refusé de leur passer la Direction. On les a transférés sur le conseiller d’éducation. Ils lui ont expliqué très tranquillement le contenu du film et lui ont dit que leur fils n’irait pas à cette sortie. Le conseiller leur a dit n’être que dans la position de transmettre et qu’il les rappellerait, concédant qu’un arrangement serait possible pour leur fils.

Les parents ne souhaitaient pas seulement demander une dispense mais également expliquer le pourquoi de leur démarche: le film, sorti seulement le 26 septembre en salle, ne pouvait être à caractère obligatoire pour le Bac. De plus, ils se sont interrogés sur le fait qu’un film dont le producteur a déclaré en faire le fer de lance du mouvement LGBT et qui a reçu la Queer palm puisse être projeté dans un établissement catholique, à la hussarde concernant les délais et sans concertation.

Finalement, l’établissement (l’équipe administrative) a accepté que leur fils n’aille pas voir le film. Mais le fils, majeur, a dû se justifier au conseiller d’éducation. Le directeur adjoint est venu l’informer de sa dispense dans la cour, devant ses camarades. Ces derniers, intrigués,  lui ont posé des questions. Il a expliqué posément sa position. A la suite de ces échanges, certains de ses camarades sont allés voir sur internet ce que signifiait le terme « Queer ». Ils ont été quelque peu ébranlés.

Les parents  ont essayé de contacter à plusieurs reprises la présidente de l’APEL de l’établissement. Plusieurs messages ont été déposés et sont restés sans réponse.

Les parents ont appelé l’APEL au niveau départemental. Ils ont expliqué ne pas être d’accord ni sur le contenu, ni sur la participation financière, qui est un soutien formel à la production. La personne en ligne leur a conseillé de joindre le responsable éthique/médiateur de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique de Rennes. Elle leur a précisé que de toute façon « on ne pourrait rien faire, et certainement pas reporter ou suspendre la séance». Les parents n’ont pas réussi à trouver les coordonnées du médiateur. Ils ont reçu son adresse par mail seulement 48 heures avant la projection…

Les parents ont informé une de leurs amies, qui a joint VigiGender le 13 octobre. VigiGender a contacté immédiatement le secrétariat général de l’Enseignement catholique, qui lui a dit transmettre l’information au Directeur diocésain d’Ille-et-Vilaine. VigiGender a également informé l’APEL nationale, via l’APEL Paris.

Quant aux parents, n’ayant aucun signe de vie ni de réaction des personnes responsables,  ils ont déposé un courrier en main propre à l’attention du directeur du lycée le 14 octobre au matin. Ce courrier confirmait leur opposition. Aucune réponse écrite ni appel n’est venu confirmer la réception du courrier.

Leur fils a dû rester en permanence pendant la séance.

Le jeudi suivant, soit 48 heures après la projection, les parents se sont rendus à l’Assemblée générale de l’APEL du lycée, y rencontrant la présidente et le bureau. La présidente s’est étonnée que les parents l’aient appelée sur son téléphone personnel et s’est inquiétée de savoir comment ils avaient eu ses coordonnées  (trouvées sur internet). Les parents ont appris que le directeur adjoint avait précisé que le caractère obligatoire de la sortie n’était indiqué que pour empêcher les élèves majeurs de quitter l’établissement sans autorisation. Ce qui ne correspond pas à la lecture du texte remis et signé par tous les professeurs d’anglais.

Finalement dans cette affaire, il n’y a eu de réaction ni du Directeur d’établissement, ni de l’APEL, ni de la DDEC 35.

On peut s’étonner que les institutions n’aient pas réagi à l’inquiétude de parents et pour certains, s’étonnent même d’avoir été contactés.

Ce n’est pas la première fois que des parents du privé sous contrat contactent VigiGender en l’absence de réponse de l’APEL (unique association de parents d’élèves du privé). VigiGender n’a pas vocation à jouer un rôle d’association de parents d’élèves. Nous conseillons d’ailleurs systématiquement aux parents de contacter en premier lieu l’association de parents d’élèves. Il serait bon que chacun prenne ses responsabilités.