« Madame, elle a souillé mon âme… »
« Cher Monsieur le Maire,
Etant intervenante en religion catholique dans plusieurs écoles publiques élémentaires de XXX, il me semble important de vous faire part de mes inquiétudes concernant un incident qui est survenu mardi 3 juin au matin dans une classe de CM2 à l’école XXX.
Cet après-midi là, alors que je faisais mon cours sur la Pentecôte, j’ai surpris deux garçons de la classe en train de traiter un autre « d’ homo ». Entendant cela, j’ai souhaité connaître la raison de cette tension. Un enfant a alors expliqué que le matin même une infirmière, extérieure à l’établissement, était venue leur parler de sexualité.
Aussitôt, ayant comme besoin de vider un sac bien lourd, ils se mirent tous à me dire qu’ils avaient entendu des choses « dégueulasses » de la part de cette femme.
Elle leur aurait parlé :
– de sa fille qui, petite, s’habillait en garçon, et qui vit maintenant avec une autre femme ;
– de la possibilité de changer de sexe ;
– de masturbation ;
– de prostitution.
Et d’autres choses qui visiblement les ont profondément choqués. Certains enfants ont cherché à ne pas l’écouter (en dessinant ou en se bouchant les oreilles) mais l’intervenante les a durement repris. Ils l’ont trouvée « malsaine » pour les uns, voire « gouine » pour les autres.
Pour une première approche de l’amour humain c’était réussi !
Je les ai laissés s’exprimer car je ne pouvais pas poursuivre mon cours à cause de leur état de choc et de leur besoin d’exprimer leur révolte.
La maîtresse (Mme XXX) n’était pas présente car elle s’occupait de l’autre groupe. En revanche la jeune infirmière de l’école était là. Selon les enfants, elle aurait ri (par gêne ?) durant l’intervention mais ne serait pas intervenue .
A la fin de mon cours de religion je suis allée voir la maîtresse pour lui faire part du malaise des enfants. Elle m’a aussitôt dit qu’elle avait prévenu le directeur car effectivement les élèves lui semblaient très perturbés .
Aujourd’hui, une semaine après les faits, cette même maîtresse m’a dit que la jeune infirmière avait elle-même été choquée par les propos de l’intervenante mais n’avait pas osé interrompre le cours .
Le directeur et d’autres maîtresses de l’école ont, semble-il, beaucoup échangé par mail au sujet de cet incident mais sans inclure la maîtresse des élèves. Celle-ci pense qu’elle a été mise à l’écart car elle n’est pas titulaire de son poste et quitte l’école à la fin du mois pour enseigner à plein temps à XXX.
Les élèves m’ont dit que 3 parents s’étaient plaint par écrit .
Le directeur aurait prévenu l’inspecteur et la direction des infirmières scolaires.
Lors de mes deux visites je n’ai pas réussi à lui parler directement. J’ai donc fait part de mes inquiétudes à la secrétaire.
Cette intervenante viendrait du planning familial de Mulhouse. Elle aurait fondé l’association L’Hêtre Alsace (qui est une association LGBT qui combat l’homophobie).
Mon collègue pasteur qui intervient aussi dans les écoles pour la religion protestante m’a dit qu’une association de lutte contre l’homophobie s’est adressée à chaque classe de 4ème du collège XXX peu avant les vacances de Pâques.
Il semblerait que les cours sur la sexualité qui étaient jusqu’ici seulement proposés au programme des CM2 (enfants de 11 ans ) soient, cette année, inscrits noir sur blanc au programme ( avec la possibilité d’intervenants extérieurs).
Ayant moi-même un garçon en CM2 à l’école XXX je peux confirmer qu’il a eu ces derniers jours 2 leçons sur « comment on fait les bébés ». Heureusement la maîtresse a fait le cours elle-même (cela n’a pas empêché certains enfants de ressentir un malaise durant la leçon).
Vendredi prochain (13 juin) à l’école XXX, des élèves de CM 2 auront la visite d’une intervenante pour leur parler de sexualité. Alors même que l’enseignant avait fait savoir en milieu d’année qu’il ne souhaitait pas d’intervenant extérieur pour traiter ce sujet .
J’ai conseillé au maître de rester avec les élèves, ne connaissant pas les intentions de cette intervenante .
Tous ces exemples, Monsieur le Maire, démontrent que certains enfants de XXX ont subi et risquent de subir au sein même de l’école un discours dangereux, qui les trouble profondément et ce, dans le dos des parents et des enseignants eux-mêmes. La confiance des gens est trompée.
Vous sachant courageux et attentif à tout ce qui peut troubler les consciences et l’ordre public, j’espère que vous trouverez les moyens nécessaires pour maintenir ou restaurer la confiance des parents vis-à-vis de l’enseignement et des services publics au service de l’enfant.
En cas de nécessité, je reste à votre disposition et vous prie de croire, Monsieur le Maire, en mes sentiments respectueux. »