Publication du rapport de l’Education Nationale sur l’ABCD de l’égalité

Le rapport de l’Inspection générale de l’Education Nationale sur l’ABCD de l’égalité a été publié.

Il soulève notamment l’ambiguïté du terme « Egalité garçons-filles », qui pourrait laisser penser que pour des raisons légitimes d’égalité, le but recherché soit une indifférenciation des garçons et des filles, que ce soit dans les représentations homme/femme des enfants ou dans la pédagogie des professeurs. L’enjeu serait alors que les différences s’amenuisent pour plus d’égalité.

C’est bien cette indifférenciation qui était visée par l’ABCD de l’égalité, qui niait totalement l’influence du corps sexué sur les goûts, les jeux choisis, les manières d’apprendre, sur le rapport à l’autorité…

Le rapport suggère de parler d’égalité de droits et de traitement. Cette proposition est plutôt positive.

Toutefois, l’égalité de traitement, si elle est souhaitable en matière d’évaluation chiffrée, ne peut consister à indifférencier complètement les garçons et les filles en classe. En particulier, les garçons, qui ont plus de difficultés à l’école, pâtiraient de cette recherche de l’égalité réelle, qui voudrait que les professeurs ne les aident pas plus que les filles et pas différemment. Il est donc nécessaire de préciser ce que recouvre cette égalité de traitement, qui ne doit pas forcément signifier l’absence de différence de traitement. Sinon ce sera la victoire d’un système unique appliqué à tous, sans respect des individualités de chacun, et toujours au nom de l’égalité.

Par ailleurs, l’égalité en droits est bien entendu à rechercher. Toutefois, le moyen pour y arriver ne peut être la déconstruction des stéréotypes sexués, repères nécessaires à l’enfant pour se construire. Le moyen doit être l’apprentissage des savoirs fondamentaux, qui permettra à tous les enfants d’avoir un champ des possibles qui ne soit pas retreint du fait d’un enseignement des fondamentaux déficient.

Enfin, à aucun moment le rapport ne souligne la responsabilité des parents, premiers éducateurs de leurs enfants.

Le rapport ne tient donc pas compte des inquiétudes des parents sur le terrain et renforce les inquiétudes qui s’étaient exprimées lors du décryptage de l’ABCD que nous avions mené il y a un mois. Nous nous inquiétons de cette volonté d’imposer un modèle unique de comportement entre les garçons et les filles. L’Ecole doit partir de l’élève pour le tirer vers le haut et non imposer un système unique auquel chacun doit se conformer. L’égalité est un beau mot, l’égalité est une belle valeur, si elle laisse la place pour chacun, avec ses spécificités de garçon ou de fille, et ses spécificités propres. Nos enseignants le font très bien aujourd’hui en accompagnant nos enfants. Il semblerait que demain cela soit fini.

VigiGender est donc plus que jamais mobilisé pour la défense d’une école neutre au service de l’enfant! Nous comptons sur nos enseignants pour la préserver !